Qu'est-ce que le bouddhisme zen ?
Introduction
Zen est le nom japonais d'une tradition bouddhiste pratiquée par des millions de personnes dans le monde. Historiquement, la pratique du zen est née en Chine, en Corée, au Japon et au Viêt Nam, puis s'est répandue en Occident. Le zen prend de nombreuses formes, car chaque culture qui l'a adopté l'a fait avec ses propres caractéristiques et préférences. Parce que les enseignants jouent un rôle si important dans le zen, la tradition met l'accent sur le respect des "ancêtres du dharma", ou lignée, influencée par l'enseignement de la piété filiale du confucianisme. Parallèlement, tout au long de l'histoire de la Chine, le zen a remis en question d'autres idées confucéennes en soulignant l'égalité absolue de tous les êtres et la capacité des femmes à atteindre l'illumination.
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Traditionnellement, le terme "zen" n'est pas un adjectif. Zen est une translittération japonaise du mot chinois Chan (禪), qui est lui-même une translittération de dhyana, le mot signifiant concentration ou méditation dans l'ancienne langue indienne, le Sanskrit. (Zen est Seon ou Son en coréen et Thiền en vietnamien.) Lorsque le bouddhisme est arrivé en Chine en provenance de l'Inde, il y a environ 2 000 ans, il a rencontré le taoïsme et le confucianisme, dont il a absorbé certains éléments tout en rejetant d'autres. Le Chan est la tradition qui en est issue. Dans ce contexte, le Chan fait référence à la qualité de l'esprit cultivée par la méditation assise, appelée zazen (座禅) en japonais, que de nombreux bouddhistes zen considèrent comme la pratique la plus importante de la tradition.
Le zen est aussi diversifié que ses pratiquants, mais ses caractéristiques communes incluent l'accent mis sur la simplicité et les enseignements de la non-dualité et de la compréhension non-conceptuelle. La non-dualité est parfois décrite comme "ni un ni deux", ce qui signifie que les choses ne sont ni entièrement unifiées ni entièrement distinctes les unes des autres. Le Zen reconnaît, par exemple, que le corps et l'esprit sont interconnectés : ils ne sont ni identiques ni complètement séparés. La compréhension non-conceptuelle fait référence à la compréhension des "choses telles qu'elles sont" qui ne peut être exprimée par des mots.
Le bouddhisme zen en quelques mots
Le zen peut être un peu difficile à comprendre, car les gens ont beaucoup de concepts prédéfinis sur ce qu'il est et ce qu'il n'est pas. Voici un aperçu rapide de ce qu'est le bouddhisme zen.
- Le zen ne peut être expliqué, il doit être expérimenté.
- Dans le bouddhisme zen, l'illumination n'est pas un état d'esprit particulier, c'est seulement le retour à votre nature originelle, votre nature de Bouddha.
- Le Zen ne se soucie pas trop de la renaissance ou de la métaphysique et préfère se concentrer sur le moment présent.
- Le Zen essaie d'aller au-delà des pensées, au-delà de la logique et des théories.
- Le Zen n'est pas une philosophie ou une religion, c'est l'esprit de l'homme.
- Le zen n'est pas une philosophie ou un système de croyances, c'est une pratique.
- Sans la pratique de la méditation, il n'y a pas de Zen.
- Le but du zen est d'empêcher votre esprit de créer une séparation entre le sujet et l'objet.
- Comme toute forme de bouddhisme, la prière n'existe pas dans le Zen.
- Le Zen est au-delà de la religion, vous pouvez être chrétien ou athée et être un bouddhiste zen.
Définition du zen
Définir le zen, c'est comme essayer de décrire le goût du miel à quelqu'un qui n'y a jamais goûté. Vous pouvez essayer d'expliquer la texture et le parfum du miel ou vous pouvez essayer de le comparer et de le mettre en corrélation avec des aliments similaires. Cependant, le miel est du miel ! Tant que vous ne l'avez pas goûté, vous êtes dans l'illusion de ce qu'est le miel.
Il en va de même pour le zen, car le bouddhisme zen est une pratique qui doit être expérimentée, et non un concept que vous pouvez intellectualiser ou comprendre avec votre cerveau. Les informations que nous donnons ici ne couvrent pas tout ce qu'est le zen, mais c'est un point de départ pour l'expérience du zen.
Alors, qu'est-ce que le zen ?
Au cœur de la culture japonaise, se trouve le zen, une école du bouddhisme Mahayana. Le zen est avant tout une pratique transmise sans interruption du maître au disciple et qui remonte à l'éveil d'un homme nommé Siddhārtha Gautama (Shakyamuni Gotama en japonais) - le Bouddha - il y a 2500 ans en Inde. Historiquement parlant, Bodhidharma est considéré comme le fondateur du bouddhisme zen en Chine.
La pratique de la méditation zen ou Zazen (座禅- za signifiant assis et zen signifiant méditation en japonais), est le cœur du bouddhisme zen : sans elle, il n'y a pas de zen. La méditation zen, est une voie de vigilance et de découverte de soi qui se pratique assis sur un coussin de méditation. C'est l'expérience de vivre d'instant en instant, dans l'ici et maintenant. C'est par la pratique de Zazen que Gautama a été éclairé et est devenu Bouddha.
Zazen est une attitude d'éveil spirituel qui, lorsqu'elle est pratiquée, peut devenir la source d'où découlent toutes les actions de la vie quotidienne - manger, dormir, respirer, marcher, travailler, parler, penser, etc.
Le bouddhisme zen n'est pas une théorie, une idée ou un élément de connaissance. Ce n'est pas un dogme ou une religion ; c'est plutôt une expérience pratique. Nous ne pouvons pas appréhender le zen intellectuellement, car l'intelligence et la sagesse humaines sont trop limitées - le dojo (la salle dans laquelle l'on pratique Zazen) est différent de l'université.
Le zen n'est pas un enseignement moral et, comme il est sans dogme, il n'exige pas que l'on croie en quoi que ce soit. Une véritable voie spirituelle ne dit pas aux gens en quoi ils doivent croire, mais leur montre plutôt comment penser ou, dans le cas du zen, ce qu'il ne faut pas penser.
Le bouddhisme zen ne s'intéresse pas aux théories et rituels métaphysiques et se concentre entièrement sur la pratique consciente de Zazen. Le zen est très simple. Il est si simple, en fait, qu'il est très difficile à saisir.
Dans le silence du dojo ou du temple, asseyez-vous, tranquillement, arrêtez de bouger et laissez aller vos pensées. Concentrez-vous uniquement sur votre posture de Zazen et votre respiration. Gardez votre dos droit. Laissez votre ego et votre inconscient fondre, fusionner avec l'univers.
C'est cela le zen.
Croyances du bouddhisme zen
Depuis la nuit des temps, l'homme est à la recherche de la vérité. Il y a des milliers d'années, nos ancêtres, assis sous les étoiles et autour du feu de camp, discutaient et se posaient les mêmes questions que nous nous posons aujourd'hui.
Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Existe-t-il un Dieu ? Y a-t-il une vie après la mort ? Sommes-nous seuls dans l'univers ?
Le zen est très pragmatique et terre à terre. C'est essentiellement une pratique, une expérience, et non une théorie ou un dogme. Le zen n'adhère à aucune philosophie ou foi spécifique et n'a pas de dogme que ses adeptes doivent accepter ou auquel ils doivent croire, mais il accepte traditionnellement les concepts de karma et de samsara. Pour les occidentaux, c'est très différent de la religion chrétienne qui est remplie de dogmes.
De plus, le zen croit fermement que personne ne connaît les réponses à ces questions et qu'il est impossible d'y répondre en raison de notre condition limitée. La vie est un rêve, une grande illusion que nous percevons à travers le filtre de notre personnalité, de nos expériences, de notre ego. C'est une grande pièce de théâtre dans laquelle nous ne voyons pas tous les acteurs et dans laquelle nous comprenons à peine le rôle de ceux que nous voyons.
Le Zen accepte volontiers l'idée que les hommes ne sont que des hommes et rien de plus. L'homme, étant ce qu'il est, ne peut répondre aux questions impossibles de la vie sans tomber dans le piège de l'illusion. Personne ne connaît les réponses aux questions profondes sur la vie et la mort.
"Le Zen ne cherche pas à répondre aux questions subjectives, car ce ne sont pas des questions importantes pour le Zen. Ce qui compte vraiment, c'est l'ici et maintenant : pas Dieu, pas l'au-delà, mais le moment présent, ici et maintenant."
Il est impossible de répondre à ces questions, étant donné la sphère limitée de connaissances qui accompagne la condition d'être un être humain. Comme l'a dit Maître Taisen Deshimaru, "Il est impossible de donner une réponse définitive à ces questions à moins de souffrir d'un trouble mental majeur."
Cela signifie-t-il que le Zen ferme la porte aux phénomènes métaphysiques ? Absolument pas ! Le zen ne peut ni les confirmer ni les nier. Par conséquent, il est préférable de rester silencieux et de vivre simplement dans l'instant présent.
Le Zen ne cherche pas à répondre aux questions subjectives liées à Dieu, à la vie après la mort, à la réincarnation et au spiritualisme.
Que pense donc le zen des croyances religieuses ? Comme l'a dit un jour un grand maître zen, "La foi est comme peindre les murs de votre chambre avec de la boue, puis essayer de vous convaincre que c'est beau et que ça sent bon". La foi est une illusion, un rêve que nous considérons fortement comme réel, mais qui en réalité ne fait qu'appauvrir la véritable spiritualité de l'homme. La force de notre foi et de notre conviction n'a rien à voir avec le fait qu'une croyance soit vraie ou non. La véracité de notre foi est en nous seulement, nulle part ailleurs.
Les religions se sentent obligées de donner des réponses à tout comme un signe de leur "grande sagesse", mais pour le Zen, ne pas donner de réponse du tout est en fait la grande sagesse.
Une vraie religion montre à l'homme comment penser et non ce qu'il faut penser. Par conséquent, nous devons apprendre à poser de grandes questions plutôt que de chercher de grandes réponses.
Conclusion
En définitive, le bouddhisme zen offre aux pratiquants des moyens de guérir leur cœur et leur esprit et de se connecter au monde. Ces moyens ont varié au fil du temps et d'une culture à l'autre. Dans le Japon médiéval, par exemple, les moines zen servaient de médecins aux pauvres, distribuant des médicaments et des talismans magiques, et servaient également de pasteurs, offrant des funérailles et des services commémoratifs. Aujourd'hui, en Occident, de nombreux pratiquants se tournent vers le zen pour trouver la paix de l'esprit et la clarté mentale par la méditation. Comme toutes les écoles de bouddhisme, le zen part du principe que les êtres humains souffrent et proposent une solution à cette souffrance en reconnaissant l'interdépendance de tous les êtres et en apprenant à vivre d'une manière conforme à cette vérité.